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[Histoire de Sens] - Antoine Cadoret
Je m’appelle Antoine, j’ai 39 ans, je fais partie des P14, j’ai eu le bonheur d’œuvrer au sein de l’association Warlock et je suis parti 6 mois au Canada pour mon semestre à l’étranger où j’ai pu parfaire mon anglais.
Après mes études, j’ai trouvé mon premier job en tant que chef de produit jeux vidéo pour un éditeur français basé près de Lille. J’y suis resté 10 ans. Puis crise de la trente-cinquaine, j’ai mis un grand coup de balais dans ma vie pro et perso.
J’ai rejoint une ONG qui accompagne les entreprises dans la conduite de leur politique RSE pendant 3 ans et nouveau changement : j’ai quitté le Nord et mon travail pour rejoindre une association qui promeut et forme à une sylviculture (c’est la culture du bois, en résumé 😉) raisonnée en France et en Europe.
- Peux-tu nous présenter ton activité ?
Les forêts françaises font face à de nombreux défis : érosion de la biodiversité, sécheresses, incendies, tempêtes et d’autres encore. Il faut donc en prendre soin tout en continuant les activités économiques liées à la filière bois qui ajoutent une pression supplémentaire sur les forêts (essor du bois énergie et bien d’autres usages).
Pour éviter les coupes rases, l’association PRO SILVA forme et documente la Sylviculture Mélangée à Couvert Continu (SMCC). Pour faire court, il s’agit de continuer d’exploiter les forêts mais de façon plus douce en favorisant la régénération naturelle, le mélange des essences et des âges des arbres, en gros en laissant faire la forêt au maximum et en intervenant par petites touches.
L’association grandit, avec l’intérêt grandissant du public et des politiques pour la gestion des forêts et il fallait donc un directeur afin d’accompagner la croissance de l’association, poste que j’occupe désormais.
- Quelle est ton implication dans le réseau ?
Je participais aux pots organisés dans le club lillois 😊. Sinon, je fais partie du club RSB For Change, mais j’avoue ne pas pouvoir m’y impliquer plus que cela faute de temps. Mais la lutte pour l’environnement fait déjà partie de mon quotidien à titre personnel et professionnel depuis 4 ans.
- Quelles sont les valeurs que tu portes dans ton travail ?
Le respect (de la nature, des autres, de leur travail), l’humilité (même si je n’aime pas trop parler de cette valeur car dès-lors que tu la revendiques, elle cesse d’exister, ha ha !), la patience (il est temps de cesser de s’agiter dans tous les sens et de ralentir), l’empathie (il faut continuer à porter un regard bienveillant et plein d’amour sur ce monde même si parfois, c’est très difficile).
- Quelle est ta plus grand réussite ?
Avoir pu changer mon parcours de vie et professionnel. Après 10 ans passés dans l’industrie du jeu vidéo, je me retrouve aujourd’hui directeur d’une association forestière, je trouve cela pas mal 😊
- Quels conseils donnerais-tu à un jeune diplômé qui souhaiterait suivre ton parcours ?
Il faut s’écouter, rester patient et ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort et d’ouvrir certaines portes. Ça ne coute rien.
Nos envies changent avec le temps. Vous pouvez très bien être épanoui dans votre travail actuel (ou futur travail pour les jeunes diplômés) mais viendra peut-être un moment où une petite voix intérieure vous dira « tu n’es plus heureux dans ton job, dans ta vie ». Il ne faut pas avoir peur et au contraire accueillir cette petite voix. C’est une très grande force !
Vous allez commencer à chercher en vous vos envies profondes, les valeurs qui vous animent, à vous renseigner sur un futur professionnel possible (même si parfois cela parait complètement délirant). Restez curieux, renseignez-vous, et surtout rencontrez des professionnels dans des domaines qui vous intéressent. Le monde est peuplé de gens passionnés et passionnants qui sont toujours heureux de parler de leur métier et de leur parcours. J’ai moi-même fait beaucoup d’entretiens découverte et c’est même ce qui m’a mené à mon poste actuel.
Le moment viendra où vous passerez alors à l’action, parce qu’en explorant les possibles, vous aller mûrir une idée et concrétiser un nouvel avenir professionnel ce qui va vous conditionner pour le moment où vous vous direz « ça y est, je me lance ».
Arrivés à ce stade, parlez-en autour de vous et entourez-vous des bonnes personnes car vous aurez besoin de gens bienveillants qui vous soutiennent dans votre démarche. Les autres, vous pouvez les laisser de côté.
Ces conseils valent pour les jeunes diplômés car pour le moment, leur priorité est de trouver un job et de gagner des sous pour rembourser un emprunt (ce qui est complètement normal) même s’ils ont de moins en moins de barrières à laisser de côté des postes qui ne sont pas alignés avec leur valeur, ce qui est une très bonne chose.
Mais ils valent aussi pour des personnes qui ont mon âge avec déjà un certain passé professionnel car je sais comme cela peut faire peur de quitter une situation qui nous parait confortable et sécurisante. A un moment, elle ne l’est plus pour votre santé mentale et c’est ce qu’il y a de plus important.
- As-tu un talent caché ?
J’ai été bassiste dans une autre vie, mais c’est loin maintenant, ha ha !
- Le mot de la fin ?
Le monde change et pas toujours dans la bonne direction. Restez alignés avec vos valeurs et engagez-vous dans votre quotidien et dans votre travail pour orienter ce changement vers plus de respect des hommes et de la nature. On a besoin de toutes les énergies !
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