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[Histoire de Sens] - Le témoignage de Thomas DOGUET
- Quel est ton parcours académique et professionnel ?
Bonjour à tous, je suis Thomas Doguet, Responsable du pôle Collaboration pour makesense Africa, et aujourd’hui je vais vous parler de mon parcours académique et professionnel. Pour commencer, après avoir fait un bac ES, j’ai rejoint l’IAE de La Rochelle sur un parcours « Gestion d’Entreprise ». J’ai fait ensuite le concours Passerelle pour rejoindre Rennes School of Business, où j’ai choisi de faire un parcours 3 zones.
En première année, je suis parti en Inde, à Delhi, pour mon semestre d’échange.
Ensuite j’ai choisi de faire une année de césure que j’ai ponctuée par 2 stages : un premier dans le conseil à Paris et un second, également dans le conseil, mais en Inde.
En dernière année, j’ai fait un nouvel échange à l’étranger et je suis parti en Russie, à Saint-Pétersbourg. C’était alors la fin de mes études, et le démarrage de ma vie professionnelle.
Une fois diplômé, j’ai travaillé immédiatement dans le conseil, c’était la continuité logique après mes stages. J’y suis resté pendant 2 ans, notamment dans un cabinet qui s’appelle «Cognizant Consulting». C’était une expérience agréable, j’avais un bon niveau de vie, un bel appartement à Paris… C’était plutôt sympa. Mais je me suis demandé si ça me correspondait vraiment, si c’était ce que je souhaitais faire de ma vie. Comme j’avais énormément d’engagements associatifs, notamment le soir et le week-end, je me suis dit que c’était plus logique pour moi de transformer mon engagement associatif en activité professionnelle. J’ai donc rejoint le monde du développement à Dakar, où je suis basé maintenant depuis plus d’un an. J’ai fait cette transition qui n’était pas forcément facile en janvier 2020 et j’ai rejoint makesense, une association que je suivais en France.
Qu’est-ce que makesense ? On est un mouvement citoyen qui essaie de rendre la société beaucoup plus inclusive et durable. Et cela passe par différentes activités, dont la mienne en tant que Responsable du pôle Collaboration. Je travaille notamment sur la collaboration multi-acteurs. L’idée, c’est de voir par exemple comment réunir les institutions publiques (mairies, ministères, etc…) avec des entreprises privées bien connues, et des entrepreneurs sociaux. On les réunit autour d’une même table, notamment via des outils de design thinking, et on les fait collaborer sur des enjeux qu’ils n’auraient pas pu résoudre seuls.
Leurs collaborations permettent d’apporter de vraies solutions pour résoudre les « ODD », les « Objectif de Développement Durable ». On contribue sur plusieurs d'entre eux : la « faim zéro », l’éducation de qualité, l’égalité des sexes, la ville durable…
En parallèle, je travaille aussi sur le développement associatif d’une autre association, La Fresque du Climat, qui est un outil de sensibilisation au changement climatique que j’essaye de développer au Sénégal.
- Qu’est-ce qui te rend fier ?
Comme je vous le disais, il y a un an j’étais dans le monde du conseil. En l’espace d’un an, j’ai organisé ma transition professionnelle pour faire de mon engagement associatif mon engagement professionnel : un alignement de valeurs très profond entre ce que je souhaite faire et ce que je fais réellement, et c’était génial !
En 1 an, j’ai connu énormément d’apprentissages grâce à cette transition. Par exemple, je travaille sur un projet de transition zéro déchet de l’île de Ngor, une île très touristique située à côté de Dakar, où il y a énormément de problèmes liés au plastique. On souhaite faire émerger des idées, toujours sur cette logique multi-acteurs, qui permettront de « bouter » le plastique hors de l’île.
Je travaille également sur une autre mission avec l’Union Européenne, «AGreenLab», un projet de sensibilisation à l'entrepreneuriat social, d’accompagnement d’entrepreneurs dans le domaine des énergies et de l’agro-industrie et de mise en relation avec des investisseurs et partenaires techniques et/ou financiers.
Un autre élément qui m’a rendu fier cette année : le fait d’avoir lancé un groupe de « fresqueurs » au Sénégal, une communauté qui s’efforce et s’évertue à sensibiliser aux changements climatiques en partant de rien, et c’est un bel objectif.
Dernière fierté, et non des moindres, à titre personnel je me suis mis au surf et c’est quand même plutôt cool ! 😉
- Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut changer le monde ?
C’est une question qui est très complexe ! De mon côté, c’est même un peu présomptueux parce que j’ai à peine quelques années de plus que vous, mais je vais quand même m’essayer à cet exercice.
Le premier conseil que j’aurai tendance à vous donner, c’est de bien vous entourer, avec des personnes de confiance avec lesquelles vous avez la possibilité d’échanger profondément sur ce qui vous importe, ce qui vous motive, vous donne envie d’agir. Il y a tellement de sujets actuels qui nécessitent de se les approprier et d’agir : que ce soit l’urgence climatique, la chute de la biodiversité, la déforestation… Il y a tellement de problématiques qui engendrent des crises majeures. Les années à venir ne me semblent pas forcément beaucoup plus roses, et je pense que c’est vraiment l’occasion, en tant qu’être humain, de s’approprier toutes ces problématiques, de les voir comme des opportunités et d’agir concrètement sur celles-ci : trouvez ce qui vous motive, ce qui vous inspire et portez vos idées à impacts !
Le deuxième point, qui me paraît intéressant, c’est celui de sortir, d’oser, de changer nos routines, cette fameuse « zone de confort ». Je pense que tout le monde vous le dit, c’est même ce qu’on m’a dit de faire. Je pense l’avoir fait par ce changement de carrière entre le monde du conseil et ce fameux monde des ONG, qui n’est pas non plus tout rose. En tous cas, je ne regrette absolument pas d’avoir fait cette transition. Ça a vraiment été un moyen pour moi de « level up », d’apprendre vraiment, d’avoir le sentiment d’évoluer, de faire quelque chose de ma vie, de réussir à aligner mes valeurs, c’est vraiment très fort.
Ensuite, le dernier conseil, c’est une des composantes de la question : le terme « changer le monde ». Je pense que c’est très compliqué de se dire qu’on va réussir à changer le monde tous autant qu’on est, c’est même peut-être mission impossible. Plutôt que d’essayer de changer le monde, commencez par déjà vous changer vous-même, essayez de faire en sorte de contribuer au maximum sur les problématiques qui vous intéressent, regardez le cadre des ODD, je pense qu’il y a forcément une des problématiques qui vous parle. Agissez directement sur celle-ci, je pense que ça sera assez gratifiant de vous dire que vous avez réussi à aligner votre vie vers une action qui a un impact positif pour toute la société, plus que simplement le fait de s’enrichir.
Enfin, la dernière chose que je souhaite vous dire, c’est qu’on parle énormément du colibri, qui essaye à son échelle de faire bouger les choses. Je crois profondément que l’engagement individuel est essentiel. Toutefois, je pense qu’il faut faire plus que le colibri, et que chacun doit réellement s’engager.
Voilà, si vous avez des questions pour moi n’hésitez pas à prendre contact, je reste disponible.
Bonne journée à vous, et à très bientôt !
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